dimanche 25 février 2007

La droite dite « nationale »

Pour M. Sarkozy, les 19 % de Français qui ont voté pour M. Le Pen en 2002 ont effectué un « vote protestataire* ».
Cela est certainement le cas de quelques un de ces électeurs. Mais comment considérer comme une protestation la demande de gens qui espèrent voire des propositions simples et pragmatiques se réaliser ? Ce vote n’est protestataire qu’aux yeux de ceux qui croient que le pouvoir ne peut se partager qu’entre l’UMP et le PS. Ainsi, comme au temps des démocraties populaires, le débat ne peut avoir lieu qu’au sein des idées défendues par ces partis, idées communes pour la plupart. Aucun débat de fond ne peut être envisagé, comme l’a bien montré M. Chirac en 2002, lorsqu’il refusa de débattre avec M. Le Pen. Ses 19 % ne représentaient pas « le peuple », et ne devaient pas être comptabilisées. De la même façon, les opposants de Robespierre n’étaient pas « du peuple » et devaient être éliminés (à l’époque, c’était par la guillotine), et les Russes qui n’étaient pas membres du Parti communiste étaient contre « le peuple », leur avis ne devait pas être pris en compte dans le cadre de la bonne marche de la démocratie. Après tout, « démocratie » signifie « le gouvernement du peuple par le peuple », mais c’est à ceux qui tiennent le manche de définir ce qu’ils entendent par « peuple ».
M. Sarkozy va d’ailleurs plus loin, lorsqu’il dit que la présence de M. Le Pen au second tour était « contraire à l’identité de la France ». Outre le fait que l’émergence d’un parti « nationaliste » qui cherche à défendre l’identité de la France ne peut pas, par définition, être contraire à cette même identité, cet aveu est aussi celui de la définition de la France de M. Sarkozy. Il s’agit bien de celle des Révolutionnaires de la première heure, pour qui la France n’était pas une histoire (du passé table rase) ou même une simple géographie, mais un concept ayant vocation à s’étendre sur la terre entière, comme ils cherchèrent à le faire par leurs guerres. Sa France est celle qui s’oppose à l’idée de nation, donc de reconnaissance envers nos aïeux et de préservation de ce qu’ils nous ont transmis.
Aux candidats qui aujourd’hui défendent des idées qui ont toujours fait leur preuve, on oppose de manière subversive un système idéologique fondé sur le mépris de l’héritage légitime, familial comme national, qui doit être dispersé par l’ISF, par l’immigration, par la mondialisation, par la réduction du temps de travail. La victimisation des criminels va à l’encontre des innocents. Le mur de Berlin s’est effondré, mais il n’avait plus lieu d’exister puisque l’Ouest est passé à l’Est.

Mais vous, mon ami, qui résistez encore un peu à l’unification des esprits puisque, contre tout le système médiatique, vous vous estimez encore à droite, pourquoi vous laisseriez vous berner ?

En 2007, mon cher ami, je vous en prie, puisque vous êtes de droite, ne votez pas à gauche.
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